La Société Française de Génétique a été créée en 1947 par 11 chercheurs et enseignants-chercheurs parisiens dont les centres d’intérêt couvraient tous les domaines de la génétique de l’époque, de la génétique physiologique à la génétique quantitative, de la génétique des microorganismes à la génétique humaine. Parmi eux, Boris Ephrussi, dont les recherches sur l’hérédité cytoplasmique chez la levure de boulangerie devaient ouvrir la voie à un ensemble de contributions majeures à la compréhension du rôle génétique des mitochondries, André Lwoff et Jacques Monod, futurs lauréats du prix Nobel pour leurs travaux sur la génétique moléculaire des bactéries et leurs virus, Philippe L’Héritier et Georges Teissier, fondateurs de la génétique expérimentale des populations, ou encore Raymond Turpin, qui devait participer à l’identification de la trisomie 21 dans le syndrome de Down (mongolisme).
Après une période d’intense activité marquée par des réunions mensuelles et concrétisée par la création du périodique « Annales de génétique », elle devait progressivement tomber en sommeil, de manière apparemment paradoxale à l’époque où l’importance de la génétique était enfin perçue par la communauté des biologistes français. En fait, cette reconnaissance avait eu pour conséquence la formation d’équipes de généticiens en dehors de la région parisienne, cependant que les différentes branches de la génétique avaient largement divergé. Éloignement et spécialisation conjuguant leurs effets, les courtes réunions mensuelles ne pouvaient attirer qu’une infime fraction de l’ensemble des généticiens français.
Certains restaient cependant convaincus de l’intérêt d’un dialogue entre généticiens d’horizons différents. Sous leur impulsion, la société devait renaître de ses cendres en 1986. « Elle a pour objet d’encourager et de développer l’étude de la génétique, de faciliter les relations entre chercheurs travaillant dans les différents aspects de la génétique fondamentale ou appliquée, de resserrer les liens avec les généticiens de langue française et d’assurer la représentation des généticiens français dans les relations avec les organismes nationaux et internationaux, particulièrement européens » (article 2 des statuts). Parmi les moyens mis en œuvre pour y parvenir, elle organise ou soutient des colloques sur des thèmes variés, attribue des prix et des bourses de voyage aux étudiants en thèse et aux post-doctorants, édite un annuaire des généticiens.
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