Eric Petrochilo est décédé le 7 janvier 2025. Il avait 83 ans.

Eric était généticien. Cette simple phrase le définit mieux que tout. Il était l’un des plus brillants généticiens de sa génération et c’est bien ainsi que le considéraient Piotr Slonimski (médaille d’or 1985 du CNRS, directeur de son premier laboratoire) et ses collègues.

D’une intelligence vive, il était passionné de questions intellectuelles sophistiquées et très conscient du rôle de la science et de la place des scientifiques dans la société. Cela allait de pair avec une rigueur et une exigence qu’il s’appliquait d’abord à lui-même, étranger à toute ambition personnelle se détournant de tout ce qui pouvait lui apparaître comme injuste ou futile. Il s’accommodait mal des contraintes du monde scientifique et académique, qui ne lui paraissaient que de vaines mondanités.

Ses recherches utilisaient principalement la levure de boulangerie avec laquelle il cherchait à percer les secrets du fonctionnement des gènes par les méthodes purement génétiques auxquelles cet organisme se prête si bien, puis les fourmis, système d’étude modèle dont il fut un précurseur.

Il était enfin un enseignant remarquable, qui savait transmettre aux étudiants à la fois son enthousiasme, son humanisme et son exigence scientifique, tant aux plus jeunes au sein de la licence qu’aux futurs chercheurs et enseignants chercheurs du fameux « DEA de Génétique ».

Eric Petrochilo fut à l’image de cet âge d’or de la génétique dont les retombées nourrissent encore aujourd’hui des pans entiers de la biologie, de l’environnement et de la santé.